Emploi

Quels entretiens et quelle pĂ©riodicitĂ© ?

En application de l’article L. 6315-1 du code du travail, les salariĂ©s bĂ©nĂ©ficient tous les 2 ans d’un entretien professionnel consacrĂ© aux perspectives d’Ă©volution professionnelle du salariĂ©. Tous les 6 ans, l’entretien professionnel fait un Ă©tat des lieux rĂ©capitulatif du parcours professionnel du salariĂ©.

Ces dispositions ayant Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans le code du travail par la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014, les salariĂ©s prĂ©sents dans l’entreprise au jour de l’entrĂ©e en vigueur de cette loi doivent bĂ©nĂ©ficier de l’entretien procĂ©dant Ă  « l’Ă©tat des lieux rĂ©capitulatif » avant le 7 mars 2020.

Le non-respect de ces règles par les entreprises d’au moins 50 salariĂ©s conduira ces dernières Ă  abonder Ă  hauteur de 3 000 € par salariĂ© (qu’il soit Ă  temps plein ou Ă  temps partiel) le CPF des salariĂ©s concernĂ©s par le manquement, c’est un abondement sanction.

Le non-respect de ces règles par les entreprises d’au moins 50 salariĂ©s les conduira Ă  abonder Ă  hauteur de 3 000 € par salariĂ© le CPF des salariĂ©s concernĂ©s par le manquement

Il est donc utile de rappeler les conditions de cette sanction afin, le cas échéant, de prévoir les mesures permettant de répondre aux obligations légales.

Comment respecter les obligations lĂ©gales ?

Initialement la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative Ă  la formation professionnelle, prĂ©voyait que, l’employeur devait abonder le CPF du salariĂ© qui n’avait pas bĂ©nĂ©ficiĂ© des entretiens professionnels, tous les 2 ans, durant les 6 ans prĂ©cĂ©dant l’entretien procĂ©dant Ă  « l’Ă©tat des lieux rĂ©capitulatif » et d’au moins 2 des 3 mesures suivantes :

  • suivi au moins d’une action de formation ;
  • acquisition d’élĂ©ments de certification par la formation ou par une validation des acquis de son expĂ©rience ;
  • bĂ©nĂ©fice d’une progression salariale ou professionnelle

La loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 « avenir professionnel Â» a modifiĂ© ces conditions, depuis le 1er janvier 2019. Il est dĂ©sormais prĂ©vu que l’employeur abonde le CPF du salariĂ© qui n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ©, durant les 6 ans prĂ©cĂ©dant l’entretien professionnel procĂ©dant Ă  « l’Ă©tat des lieux rĂ©capitulatif » :

  • des entretiens professionnels biennaux ;
  • et d’une action de formation (autre qu’une action de formation qui, en application d’une convention internationale ou de dispositions lĂ©gales et règlementaires, conditionne l’exercice d’une activitĂ© ou d’une fonction).

Une période transitoire

Un dispositif transitoire a Ă©tĂ© créé jusqu’au 31 dĂ©cembre 2020 par l’ordonnance n° 2019-861 du 21 aoĂ»t 2019. Ainsi, jusqu’à cette date, l’employeur ne sera pas tenu de verser l’abondement sanction, s’il justifie satisfaire :

  • soit aux conditions prĂ©vues par la loi du 5 mars 2014 ;
  • soit aux conditions prĂ©vues par la loi avenir professionnel du 5 septembre 2018.

Les entreprises qui avaient satisfait à leurs obligations légales antérieures ne seront donc pas assujetties à l’abondement sanction. En revanche, celles qui, notamment n’ont pas réalisé les entretiens biennaux, seront soumis à cet abondement.

Remarque : le dispositif transitoire s’applique durant toute l’annĂ©e 2020. A partir du 1er janvier 2021, les employeurs devront respecter les seules règles du code du travail issues de la loi avenir professionnel du 5 septembre 2018