IRP

Le texte du projet d’ordonnance relative Ă  la nouvelle organisation du dialogue social et Ă©conomique dans l’entreprise et favorisant l’exercice et la valorisation des responsabilitĂ©s syndicales procède Ă  la fusion des dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel, du comitĂ© d’entreprise et du CHSCT au sein d’une seule et mĂŞme instance : le comitĂ© social et Ă©conomique (CSE).

Ce billet constitue une première analyse rapide du texte. Ces points ainsi que l’ensemble des ordonnances feront l’objet d’une analyse plus approfondie dans les jours Ă  venir.

Il est rappelé que le texte communiqué ce jeudi 31 août est un projet susceptible de modifications et qui n’entrera en vigueur qu’une fois publié au Journal Officiel.

ENTREE EN VIGUEUR

Dans les entreprises pourvues d’IRP Ă©lues Ă  la date d’application (date de publication des dĂ©crets d’application et au plus tard le 1er Janvier 2018)  de l’ordonnance, le CSE sera mis en place au terme du mandat en cours des Ă©lus. Le texte ouvre la facultĂ©, sur dĂ©cision de l’employeur après consultation des instances, de proroger pour une durĂ©e maximale d’un an, le mandat des membres des « anciennes institutions Â» (DP, CE, DUP, CHSCT) lorsque celui-ci prend fin avant le 1er janvier 2019.

En tout Ă©tat de cause, les mandats des membres des « anciennes institutions Â» cesseront au plus tard le 31 dĂ©cembre 2019.

ENTREPRISES CONCERNEES

Le CSE doit être mis en place dans les entreprises et établissements distincts d’au moins onze salariés. L’effectif d’au moins onze salariés doit avoir été atteint pendant douze mois consécutifs. Cette règle est sensiblement différente de la règle actuelle prévoyant que l’effectif de 11 (mise en place des DP) ou 50 salariés (mise en place du CE) doit avoir été atteint pendant 12 mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédentes.

ELECTIONS DES MEMBRES DU CSE

Les dispositions relatives Ă  l’élection des membres du CSE sont proches de celles actuellement applicables pour le comitĂ© d’entreprise. A ce titre, on notera que les salariĂ©s mis Ă  disposition, s’ils peuvent ĂŞtre Ă©lecteurs, sous certaines conditions, dans l’entreprise utilisatrice ne peuvent pas ĂŞtre Ă©ligibles au CSE.

Sauf accord contraire, le nombre de mandats successifs est limité à trois excepté pour les entreprises de moins de 50 salariés.

ATTRIBUTIONS DU CSE

Les attributions du CSE varient selon les effectifs de l’entreprise. Pour rĂ©sumer, on peut retenir que :

  • dans lles entreprises de moins de 50 salariĂ©s, le CSE exercera les missions qui revenaient aux DP (notamment : prĂ©sentations des rĂ©clamations individuelles ou collectives relatives aux salaires, Ă  l’application du code du travail…) ainsi que, comme les DP jusqu’à prĂ©sent, au CHSCT (la nouvelle instance aura pour objet de promouvoir la santĂ©, la sĂ©curitĂ© et les conditions de travail dans l’entreprise et rĂ©aliser des enquĂŞtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou Ă  caractère professionnel).
  • dans les entreprises d’au moins 50 salariĂ©s s’ajouteront aux missions prĂ©cĂ©dentes celles qu’exerce actuellement le comitĂ© d’entreprise.

CONSULTATION DU CSE

Un accord collectif, ou en l’absence de dĂ©lĂ©guĂ© syndical, un accord entre l’employeur et le comitĂ©, doit fixer les dĂ©lais dans lesquels sont rendus les avis du comitĂ©. Le texte ne reprend pas la disposition actuelle selon laquelle ce dĂ©lai ne peut ĂŞtre infĂ©rieur Ă  quinze jours. A dĂ©faut d’accord, le dĂ©cret fixe les dĂ©lais.

La structure des consultations applicables au comitĂ© d’entreprise est globalement maintenue puisque celles-ci sont rĂ©parties entre les consultations rĂ©currentes (orientations stratĂ©giques / situation Ă©conomique et financière / politique sociale de l’entreprise, conditions de travail et emploi, et pour les entreprises d’au moins 300 salariĂ©s bilan social) et les consultations ponctuelles (restructuration et compression des effectifs, licenciement Ă©conomique…). DĂ©sormais, un accord collectif, ou en l’absence de dĂ©lĂ©guĂ© syndical, un accord entre l’employeur et le comitĂ©, pourra notamment porter la pĂ©riodicitĂ© des consultations rĂ©currentes Ă  3 ans.

TENUE DES REUNIONS

Les réunions se tiendront mensuellement dans les entreprises d’au moins 300 salariés et tous les deux mois dans les entreprises présentant un effectif inférieur.

Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, l’employeur pourra être assisté de 3 collaborateurs (contre 2 actuellement au CE).

Du côté de la délégation salariale, les suppléants ne pourront assister aux réunions que si le titulaire est absent.

COMMISSION SANTE, SECURITE ET CONDITIONS DE TRAVAIL

Une commission santĂ© et sĂ©curitĂ© et conditions de travail doit ĂŞtre mise en place dans les entreprises et Ă©tablissements distincts d’au moins 300 salariĂ©s ou dans les Ă©tablissements Ă  hauts risques (installation nuclĂ©aire…).

Dans les structures de moins de 300 salariĂ©s, l’inspecteur du travail peut imposer la crĂ©ation de cette commission.

BUDGETS

Le budget de fonctionnement du CSE est fixĂ© Ă  :

  • 0,20% de la masse salariale brute dans les entreprises de 50 Ă  2000 salariĂ©s ;
  • 0,22% de la masse salariale brute dans les entreprises de plus de 2000 salariĂ©s.

Pour le budget des activitĂ©s sociales et culturelles, les modalitĂ©s de calcul sont dĂ©sormais dĂ©finies par principe par accord d’entreprise. A dĂ©faut d’accord, le mode de calcul  est strictement identique Ă  celui qui existait jusqu’à prĂ©sent.

En revanche, l’ordonnance prĂ©voit que la rĂ©fĂ©rence pour le calcul de ces budgets est la masse salariale brute qui s’entend des gains et rĂ©munĂ©rations soumis Ă  cotisations de sĂ©curitĂ© sociale en application des dispositions de l’article L. 242-1 du code de la sĂ©curitĂ© sociale ; ce qui devrait mettre un terme au dĂ©bat Ă  la rĂ©fĂ©rence au compte 641 (vs DADS) pour les calculs des budgets.

CREDIT D’HEURES

Le crédit d’heures de délégation des membres titulaires du CSE sera fixé par décret. Il ne pourra être inférieur à 10 heures par mois dans les entreprises de moins de 50 salariés et à 16 heures dans les autres entreprises.

En outre, les modalités d’utilisation des heures de délégation sur une durée supérieure au mois seront définies par voie réglementaire.

CREATION CONVENTIONNELLE DU CONSEIL D’ENTREPRISE

Un accord d’entreprise peut crĂ©er un conseil d’entreprise qui aura pour mission d’exercer l’ensemble des attributions du CSE et qui, de surcroĂ®t pourra nĂ©gocier, conclure et rĂ©viser les conventions et accords d’entreprise ou d’établissement Ă  l’exception des accords qui sont soumis Ă  des règles spĂ©cifiques de validitĂ© (notamment : accords de maintien dans l’emploi, accord majoritaire portant plan de sauvegarde de l’emploi…).