Plusieurs parlementaires ont remis ce jeudi 15 février, aux ministres Bruno Le Maire et Olivia Grégoire, un rapport sur le projet de loi simplification. Selon le ministère de l’Économie, « ce projet de loi est la concrétisation de la volonté du Gouvernement de transformer l’action publique en simplifiant les démarches des particuliers et en facilitant le développement des entreprises par l’accélération des procédures administratives ».

 

Ci-après, sont présentées les principales recommandations du rapport concernant le droit du travail parmi les 14 propositions qu’il comporte.

Mettre un terme aux complexités administratives

L’objectif de cette proposition est de mettre fin à des redondances et formalités inutiles. Il est ainsi proposé :

Lever les derniers verrous pour une véritable application du principe de « dites-le nous une fois pour toutes »

Il est ici suggéré de profiter des fonctionnalités apportées par les outils numériques pour permettre d’accélérer les échanges de données sur les entreprises au sein de l’administration.

A titre d’exemple, pour les visites médicales d’information et de prévention, il est recommandé que la déclaration préalable à l’embauche envoyée par l’entreprise génère automatiquement une déclaration auprès de la médecine du travail pour prise de rendez-vous avec le nouveau salarié.

Permettre aux entreprises de moins de 5 ans et de moins de 50 salariés de définir avec les salariés l’application de certaines dispositions des accords de branche

Le rapport recommande :

Alléger les obligations des trois principaux seuils 11-50-250 en les translatant d’un niveau

Relever d’un cran les seuils auxquels certaines contraintes s’appliquent, allègerait la charge administrative des TPE et PME et soutiendrait, in fine, l’emploi et la croissance de ces entreprises.

A titre d’exemple, les avantages et obligations suivantes pourraient être relevées d’un seuil.

De 11 à 50 salariés :

De 50 à 250 salariés :

Privilégier les régimes de déclaration aux régimes d’autorisation

Pour les rapporteurs, les régimes de déclaration devraient devenir la norme. Les régimes d’autorisation devraient être retenus uniquement lorsque cela est justifié par des raisons particulières.

Ainsi, les autorisations suivantes, pour lesquelles l’absence de réponse sous 8 à 30 jours vaut acceptation, pourraient être transformées en simples déclarations (pouvant être contrôlées ex-post) :

Réduire les délais de contentieux et notamment prud’hommaux

Partant du constat que les délais de recours prud’hommaux en matière de rupture du contrat de travail sont très élevés en France, le rapport recommande de réduire ces derniers à 6 mois.

Conclusion

Le rapport propose :

  • d’adopter pour une première loi de simplification ambitieuse au premier semestre 2024 ;
  • de mettre au point les textes nécessaires, pour mettre fin à l’inflation normative (+72 % d’articles législatifs en 20 ans) ;
  • de lancer un programme triennal de simplifications, décliné en objectifs trimestriels, évalué chaque année par la Cour des comptes prenant en compte les écarts aux normes de nos concurrents ;
  • « d’armer » administrativement une véritable politique publique interministérielle de la simplification en s’inspirant des meilleures pratiques internationales.