Covid-19

Face à la vague épidémique qui bouleverse le monde depuis quelques semaines, il n’existe pas de réponse unifiée à l’échelle de l’Europe (et encore moins à l’échelle du monde). Chaque Etat adopte sa propre stratégie sanitaire qui, pour l’essentiel, impose un confinement à sa population pour limiter la diffusion de l’épidémie et une saturation des services de santé.

Le confinement des populations entraîne nécessairement une baisse de l’activité économique. Plus le confinement est drastique, plus l’impact sur le niveau d’activité économique est important. Les Etats ont donc dû déployer d’importants plans de soutien à leur économie.

Quel « bouclier social Â» est mis en place par les Etats voisins de la France ? Rapide tour d’horizon…

En France : le choix de l’activitĂ© partielle

En France, le choix du gouvernement a Ă©tĂ© très clairement celui d’un soutien massif Ă  l’emploi. Le dispositif d’activitĂ© partielle a Ă©tĂ© revu en profondeur avec un double objectif :

  1. élargir le champ des salariés pouvant être couverts par l’activité partielle ;
  2. réduire le reste à charge pour les entreprises (l’Etat prend en charge 100% de l’indemnité versée par l’employeur (70 % de la rémunération de référence, dans la limite de l’horaire légal ou conventionnel, plafonné à 4,5 Smic)).

A ce stade, le gouvernement français a donc fait le choix de ne pas interdire les licenciements, mais d’apporter un support au maintien dans l’emploi.

Dans les autres pays ?

La quasi-totalitĂ© de nos voisins a adoptĂ© des mesures Ă©quivalentes au chĂ´mage partiel : Ă  savoir une prise en charge par l’Etat d’une partie du coĂ»t des heures chĂ´mĂ©es, pour soulager la trĂ©sorerie des entreprises. Le niveau de prise en charge varie d’un pays Ă  l’autre, par exemple :

  • En Suède, l’entreprise doit garantir au salariĂ© 90 % de son salaire, tandis que l’Etat remboursera 75 % des heures non travaillĂ©es.
  • En Belgique, les salariĂ©s perçoivent 70 % de leur salaire brut, dans la limite de 2.754,76 € par mois.
  • En Allemagne, les salariĂ©s se voient verser 60 % de leur rĂ©munĂ©ration. Toutefois, le dispositif est rĂ©servĂ© aux entreprises dans lesquelles au moins 10 % des salariĂ©s subissent une diminution de leur temps travaillĂ© (le seuil Ă©tait fixĂ© Ă  30 % des effectifs avant la crise).
  • Au Danemark, les salariĂ©s ne peuvent prĂ©tendre aux indemnitĂ©s versĂ©es par l’Etat au titre du chĂ´mage partiel que s’ils justifient avoir prĂ©alablement pris, au moins, 5 jours de congĂ©s payĂ©s.

Une interdiction de licencier ?

Comme en France, la plupart des pays n’a pas adopté de règles contraignantes en matière de licenciement.

Au Danemark, le dispositif de chĂ´mage partiel est d’ailleurs très clairement prĂ©sentĂ© comme une alternative aux licenciements. Ainsi, seules les entreprises qui auraient Ă©tĂ© contraintes de licencier 30 % de leur effectif peuvent mobiliser cette aide de l’Etat.

On peut toutefois relever que des mesures plus drastiques ont été adoptées dans les pays où le confinement est le plus strict.

En Italie a été adoptée une mesure visant à interdire les licenciements jusqu’au 16 mai 2020. Les entreprises ont par ailleurs la possibilité d’imposer la prise de congés payés et de RTT durant la période de confinement.

En Espagne, il n’est plus possible de se prévaloir de la force majeure pour rompre les contrats de travail durant l’épisode épidémique.

Suivez les mesures prises par les différents pays sur les pages dédiées du site de notre alliance internationale Ius Laboris