Conditions de travail

Actualité du Ministère du travail

Dans quels cas les salariĂ©s auront-t-ils besoin d’un Pass Jeux ? En cas de refus du salariĂ© d’effectuer les dĂ©marches, quelle consĂ©quence sur le contrat de travail ? Quelles règles pour les reprĂ©sentants des salariĂ©s ? Le ministère du Travail, de la SantĂ© et des SolidaritĂ©s vous propose une foire aux questions, rĂ©digĂ©e par la Direction gĂ©nĂ©rale du travail (DGT) pour rĂ©pondre aux principales questions soulevĂ©es.

Pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, dans quels cas le salariĂ© aura-t-il besoin d’un Pass Jeux (QR Code) ?

La plateforme pass-jeux.gouv.fr indique les pĂ©rimètres et les pĂ©riodes durant lesquelles le Pass Jeux peut s’avĂ©rer nĂ©cessaire.

Pour obtenir son QR code, chaque personne devra s’enregistrer prĂ©alablement sur la plateforme numĂ©rique Pass Jeux et justifier des motifs de sa demande. Plusieurs donnĂ©es sont Ă  fournir sur l’identitĂ© de la personne ainsi que des justificatifs en fonction de la raison de la demande (rĂ©sidence, travail, livraison, etc.).

Les employeurs dont l’activitĂ© sera affectĂ©e par la mise en place du système de Pass Jeux sont invitĂ©s Ă  organiser le travail des Ă©quipes durant cette pĂ©riode de façon que celui-ci soit effectuĂ©, autant que possible, en dehors des pĂ©riodes d’activation. Par exemple, organiser les livraisons en dehors des plages horaires d’activation de la zone rouge. Cette anticipation sera de nature Ă  minimiser les contraintes pesant sur les salariĂ©s.

S’il n’est pas possible de modifier l’organisation du travail, les employeurs devront informer les salariĂ©s susceptibles d’être concernĂ©s par l’obligation de dĂ©tenir un Pass Jeux de procĂ©der Ă  la demande de QR code sur la plateforme mise en place par le ministère de l’intĂ©rieur. La prĂ©sentation de ce Pass Jeux est demandĂ©e par la prĂ©fecture de police et s’impose Ă  toute personne souhaitant avoir accès aux zones sĂ©curisĂ©es. En effet, cette nĂ©cessitĂ© s’inscrit dans le dispositif global de maintien de l’ordre et de la sĂ©curitĂ© pendant les JOP 2024.

En cas de refus d’un salariĂ© d’engager une dĂ©marche de Pass Jeux (QR code) pour les zones sĂ©curisĂ©es ou de refus de dĂ©livrance d’un Pass Jeux par la prĂ©fecture de police, quelles sont les consĂ©quences sur l’exĂ©cution du contrat de travail ?

La dĂ©tention du Pass Jeux ne constitue pas une obligation prĂ©vue par le contrat de travail et n’est le fait ni de l’employeur ni du salariĂ©. Il en rĂ©sulte qu’un salariĂ© ne peut pas ĂŞtre contraint de transmettre ses donnĂ©es personnelles Ă  un tiers Ă  la relation de travail sur demande de son employeur.

Toutefois, ce refus aura une consĂ©quence directe sur la relation de travail, car le salariĂ© sera dans l’impossibilitĂ© d’exĂ©cuter tout ou partie du travail qui lui est normalement confiĂ©.

Si une réorganisation du travail des équipes est possible, le salarié sans Pass Jeux peut être affecté temporairement, pendant la période des JOP, à d’autres missions.

Si cette rĂ©organisation n’implique pas de modification du contrat de travail (exemple : changement de zone de livraison dans le mĂŞme secteur gĂ©ographique), la rĂ©affectation pourra se faire sans qu’il soit nĂ©cessaire de recueillir l’accord du salariĂ©.

Les employeurs sont invitĂ©s Ă  consulter les Ă©quipes dans le cadre du dialogue social, de sorte Ă  respecter des dĂ©lais d’information raisonnables pour le salariĂ©.

Si la réorganisation des missions n’est pas possible, le salarié sera dans l’impossibilité d’exécuter son contrat de travail, ce qui entraînera la suspension de la rémunération.

Sous le contrĂ´le du juge, la possibilitĂ© pour l’employeur de ne pas rĂ©munĂ©rer le salariĂ© qui n’a pas effectuĂ© la prestation de travail ne constitue pas une sanction pĂ©cuniaire prohibĂ©e par l’article L. 1331-2 du Code du travail. En effet, tout salaire est la contrepartie de la prestation de travail et, par voie de consĂ©quence, aucun salaire n’est dĂ», en principe, lorsque le travail n’a pas Ă©tĂ© accompli. Lorsqu’un salariĂ© n’est pas en mesure de fournir la prestation inhĂ©rente Ă  son contrat de travail, son employeur ne peut ĂŞtre tenu de lui verser un salaire, sauf disposition lĂ©gale, conventionnelle ou contractuelle particulière.

L’inexĂ©cution du travail ne pourra pas ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme fautive, sauf si elle rĂ©sulte de l’intention de nuire ou de la mauvaise foi du salariĂ©, laquelle doit ĂŞtre prouvĂ©e par l’employeur.

Pourquoi les reprĂ©sentants des salariĂ©s doivent-ils disposer d’un Pass Jeux pour pĂ©nĂ©trer dans des zones rouges ou grises ?

Le principe de la libertĂ© de circulation attachĂ©e Ă  la fonction du comitĂ© social et Ă©conomique ou de dĂ©lĂ©guĂ© syndical est garanti (cf. article L. 2315-14 du Code du travail).

Pour l’exercice de leurs fonctions, les membres élus de la délégation du personnel du comité social et économique et les représentants syndicaux au comité peuvent, durant les heures de délégation, se déplacer hors de l’entreprise et circuler librement dans l’entreprise.

Pour autant, cette libertĂ© doit s’articuler avec celles du Code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, pour ce qui est de l’accès aux zones protĂ©gĂ©es des grands Ă©vènements sportifs.

Par consĂ©quent, dès lors qu’un dispositif d’autorisation administrative est prĂ©vu pour accĂ©der Ă  des pĂ©rimètre tels ceux fixĂ©s par le dĂ©cret n° 2024-365 du 23 avril 2024, les reprĂ©sentants du personnel devront disposer d’une telle autorisation.

L’article L. 211-11-1 du Code de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure dispose en effet que :

« Sont dĂ©signĂ©s par dĂ©cret les grands Ă©vĂ©nements et les grands rassemblements de personnes ayant pour objet d’assister Ă  la retransmission d’évĂ©nements exposĂ©s Ă  un risque d’actes de terrorisme en raison de leur nature et de l’ampleur de leur frĂ©quentation. Ce dĂ©cret dĂ©signe Ă©galement les Ă©tablissements et les installations qui les accueillent ainsi que leur organisateur.

L’accès de toute personne, Ă  un autre titre que celui de spectateur, Ă  tout ou partie des Ă©tablissements et des installations dĂ©signĂ©s par le dĂ©cret mentionnĂ© au premier alinĂ©a est soumis, pendant la durĂ©e de l’évĂ©nement ou du rassemblement et de leur prĂ©paration, Ă  une autorisation de l’organisateur dĂ©livrĂ©e sur avis conforme de l’autoritĂ© administrative. Cette autoritĂ© administrative rend son avis Ă  la suite d’une enquĂŞte administrative (…) Â»

Il ne s’agit pas de contrevenir Ă  la libertĂ© de dĂ©placement des reprĂ©sentants du personnel et des dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux mais d’organiser, dans des conditions de sĂ©curitĂ© exigibles pour l’ensemble des citoyens, salariĂ©s, entreprises et administrations, leur accès aux unitĂ©s de travail dispersĂ©es des JOP (agences, chantiers, bureaux etc.).

C’est l’entreprise d’appartenance des instances représentatives du personnel qui recense et dépose les demandes d’accréditation auprès de Paris 2024.