Covid-19

Dans le cadre de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 instaurée pour les soignants par la loi n°2020-546 du 5 août 2021, la Cour de cassation était interrogée sur le point de savoir si ces dispositions sont contraires au préambule de la Constitution de 1958 qui rappelle l’engagement de la France à respecter les conventions internationales, notamment celles qui interdisent à un pays signataire de priver un travailleur quel qu’il soit de sa rémunération par le recours à différents artifices, notamment une suspension arbitraire de son contrat de travail.

Dans un arrêt du 15 décembre 2021 (Cass. soc.,  15 décembre 2021,  n° 21-40.021) la Cour de cassation juge cette question prioritaire de constitutionnalité (QPC) irrecevable car :

  • Une QPC doit préciser quel droit ou liberté garanti par la Constitution est méconnu par la loi.  Or, telle qu’elle est formulée, la QPC posée dans le cadre de ces litiges n’est pas suffisamment précise.
  • Si le préambule de la Constitution rappelle les engagements internationaux de la France, la mission du Conseil constitutionnel est d’exercer un contrôle des textes de loi au regard des droits et libertés prévus par la Constitution française. Le Conseil constitutionnel n’est pas compétent pour exercer ce contrôle au regard des conventions internationales. Ainsi, lorsqu’elle estime qu’une loi viole une convention internationale, une partie à un procès doit soutenir cette critique devant la juridiction chargée de trancher son litige, c’est-à-dire les conseils des prud’hommes pour ces salariés du secteur de la santé.

Dès lors, s’ils l’estiment opportun, c’est devant les conseils de prud’hommes que ces salariés du secteur de la santé devront soutenir que l’obligation vaccinale prévue par la loi du 5 août 2021 est contraire à tel ou tel article déterminé d’une convention internationale régulièrement ratifiée par la France.

À cet égard, la Cour européenne des droits de l’homme est déjà saisie de requêtes formées par des pompiers français soutenant que l’obligation vaccinale qui leur est imposée est contraire à plusieurs articles de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

(Communiqué)