Protection sociale

L’employeur a l’obligation de déclarer

La victime d’un accident du travail, de mission ou de trajet doit, sauf cas exceptionnels, informer son employeur ou son représentant dans un délai de 24 heures (ce délai n’est assorti d’aucune sanction).

L’employeur a alors l’obligation de procéder à la déclaration de cet accident, auprès de la CPAM dont relève la victime, dans les 48 heures (ce délai est assorti de pénalités et sanctions, tant civiles que pénales), en respectant le formalisme d’un accident de travail.

L’employeur peut formuler des réserves

A l’occasion de la dĂ©claration, l’employeur peut Ă©mettre des rĂ©serves lorsque les circonstances le conduisent Ă  considĂ©rer que l’accident ne relève pas de la lĂ©gislation ….  

La formulation de réserves oblige la CPAM à engager une enquête contradictoire, avant de statuer sur le caractère professionnel de l’accident.

Remarque :

Les consĂ©quences de la reconnaissance d’un accident du travail ne sont pas neutres : ainsi le taux de la cotisation AT/MP sera impactĂ©, et une Ă©ventuelle reconnaissance d’une faute inexcusable de l’employeur pourra entraĂ®ner de lourdes charges financières pour l’entreprise (majoration de la rente AT, indemnisation du salariĂ© pour le prĂ©judice esthĂ©tique, prĂ©judice d’agrĂ©ment, rĂ©paration des souffrances physiques et morales, etc.).

3/ La formalisation des réserves

Seules sont recevables les réserves dont la motivation répond à certaines conditions. Une circulaire de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, applicable à compter du 1er janvier 2019 (et plus généralement relative à la définition et aux modalités d’instruction et de reconnaissance des accidents du travail), précise les conditions dans lesquelles les réserves de l’employeur imposent de procéder à ces investigations (sous peine d’inopposabilité de la décision de la CPAM à l’égard de l’employeur).

Il s’agit des cas oĂą l’employeur :

  • Met en doute la rĂ©alitĂ© du fait accidentel ou la rĂ©alitĂ© de sa survenance au temps et au lieu du travail en l’étayant d’un Ă©lĂ©ment de contexte ;
  • Relève un dĂ©tour, une interruption ou le dĂ©faut de caractère habituel de la rĂ©sidence ou de lieu de restauration pour l’accident de trajet ;
  • PrĂ©cise une activitĂ© personnelle Ă  laquelle s’afonnait un salariĂ© en mission au moment de l’accident ;
  • Relève une cause totalement Ă©trangère au travail susceptible de rompre le lien de subordination avec l’employeur ;
  • Soulève une absence de tĂ©moin dès lors que celle-ci est anormale au regard des circonstances de l’accordent ou que l’accident provoque des lĂ©sions invisibles (douleurs, trouble psycho-social) ;
  • Relève un Ă©tat antĂ©rieur dont il justifie avoir eu connaissance par la victime ou le tĂ©moignage d’un tiers ;
  • Signale la dĂ©claration tardive de l’accident dès lors que l’accident a eu lieu aux horaires habituels de travail, ou que l’employeur justifie qu’un membre de l’encadrement de la victime Ă©tait prĂ©sent ou enfin en cas de lĂ©sion invisible ;
  • Signale l’établissement tardif (au-delĂ  de 72 heures) du certificat mĂ©dical initial ;
  • Met en cause la faute intentionnelle du salariĂ© en l’établissant.

Cette liste de réserves peut être utilement conservée par les entreprises pour les aider dans la rédaction, pas toujours aisée, des déclarations d’accident du travail.