Rupture

Si, en principe, il ne peut ĂŞtre procĂ©dĂ© Ă  un licenciement pour un fait tirĂ© de la vie privĂ©e du salariĂ©, il en va autrement lorsque le comportement de celui-ci a créé un trouble caractĂ©risĂ© au sein de l’entreprise.

En l’espèce, le salariĂ©, dĂ©clarĂ© coupable de faits d’agression sexuelle sur mineurs commis Ă  l’occasion de ses activitĂ©s d’entraĂ®neur de football dans un club de la ville oĂą il exerçait ses fonctions de vigneron tractoriste, n’a pu durablement reprendre son travail après son incarcĂ©ration. Dès son retour dans l’entreprise, après un arrĂŞt maladie, une quarantaine de salariĂ©s a manifestĂ© son refus de travailler avec lui et le lendemain, les salariĂ©s ont Ă  nouveau manifestĂ© leur dĂ©saccord avec le retour de l’intĂ©ressĂ©, n’hĂ©sitant pas Ă  faire grève pour ĂŞtre entendus par leur employeur. Les faits ont suscitĂ© un Ă©moi durable et lĂ©gitime au sein de la ville.

Le juge du fond a pu en dĂ©duire que la condamnation pĂ©nale du salariĂ© avait créé un trouble objectif au bon fonctionnement de l’entreprise et justifiĂ© le licenciement pour cause rĂ©elle et sĂ©rieuse.

Cass. soc., 13 avril 2023, n°22-10.476