Contentieux

Les Ordonnances dites « Macron Â» ont instaurĂ© Ă  l’article L. 1235-3 du Code du travail un barème des dommages-intĂ©rĂŞts octroyĂ©s par le juge en cas de licenciement dĂ©pourvu de cause rĂ©elle et sĂ©rieuse.

Alors que les décisions des CPH d’appliquer ou non ce barème se multiplient et que la Cour de cassation a même été saisie pour avis par le 10 avril 2019 par le CPH de Louviers en sa formation de départage et le CPH de Toulouse, c’est au tour des Cours d’appel de prendre position.

Pour soutenir le texte nouveau et essayer d’endiguer le mouvement d’opposition, le ministère de la Justice a envoyĂ© le 26 fĂ©vrier dernier une circulaire dans les cours d’appel et les tribunaux de grande instance, demandant aux prĂ©sidents de faire remonter les dĂ©cisions en lien avec le plafonnement des indemnitĂ©s accordĂ©es.

Le ministère a Ă©galement demandĂ© aux juridictions de lui transmettre toutes les dĂ©cisions « hostiles Â» au barème qui font l’objet d’un appel afin d’intervenir en qualitĂ© de partie jointe, dans le but de faire connaĂ®tre l’avis du parquet gĂ©nĂ©ral sur l’application de la loi.

C’est ainsi qu’un avocat gĂ©nĂ©ral s’est exprimĂ© pour la première fois sur le « barème Macron Â» devant la cour d’appel de Paris, ce jeudi 23 mai 2019, pour demander aux juges d’Ă©carter le moyen tirĂ© de l’inconventionnalitĂ© du barème.

En rĂ©ponse aux critiques formulĂ©es, l’avocat gĂ©nĂ©ral a dĂ©fendu que le barème n’empĂŞchait nullement une rĂ©paration adĂ©quate et appropriĂ©e du salariĂ© en cas de licenciement injustifiĂ©.

Devant la Cour d’appel de Paris, l’avocat gĂ©nĂ©ral a dĂ©fendu que le barème n’empĂŞchait nullement une rĂ©paration adĂ©quate et appropriĂ©e du salariĂ© en cas de licenciement injustifiĂ©.

Rappelons que dans cette affaire, le salariĂ© avait demandĂ© la rĂ©ouverture des dĂ©bats, acceptĂ©e par la cour d’appel, afin de pouvoir discuter, Ă  titre subsidiaire, de l’inconventionnalitĂ© de barème prĂ©vu Ă  l’article L. 1235-3 du code du travail.

La cour a donc sollicitĂ© l’avis du ministère public, comme l’y invitait la circulaire de la chancellerie du 26 fĂ©vrier 2019. Mais avant d’entendre la position de l’avocat gĂ©nĂ©ral, la cour a Ă©coutĂ© les plaidoiries non seulement des deux parties, mais aussi celles de syndicats ayant demandĂ© Ă  intervenir :  la CGT, la CFDT, FO, le SAF, l’Union syndicale anti-prĂ©caritĂ© et Solidaire.

La dĂ©cision de la Cour d’appel a Ă©tĂ© mise en dĂ©libĂ©rĂ© au 25 septembre mais il n’est pas certain pour autant que la cour d’appel se prononce sur le barème, notamment si elle retient le caractère justifiĂ© du licenciement ou si elle le dĂ©clare nul.

Ce sera ensuite au tour de la cour d’appel de Reims d’examiner une affaire similaire le 19 juin, puis Ă  la Cour de cassation de se prononcer sur l’avis dont elle a Ă©tĂ© saisie si elle le juge recevable.

Affaire à suivre …