Contrat de travail

Le plafonnement des dommages-intĂ©rĂŞts pour licenciement sans cause rĂ©elle sĂ©rieuse, risque de multiplier les demandes « annexes Â», non « couvertes Â» par le plafond.

On peut déjà constater une augmentation des demandes de dommages-intérêts pour harcèlement moral ou burn out.

Parmi les pièces produites par les salariĂ©s dans ces procĂ©dures pour justifier de leur prĂ©judice, figurent souvent des certificats mĂ©dicaux dont il convient de contrĂ´ler le contenu (arrĂŞt de travail du mĂ©decin traitant, certificats du mĂ©decin du travail, …) ; il n’est en effet pas rare que les salariĂ©s se prĂ©valent de certificats mĂ©dicaux qui non conformes Ă  la lĂ©gislation et/ou la dĂ©ontologie mĂ©dicale.

Quel cadre pour les certificats mĂ©dicaux ?

Le rĂ´le du mĂ©decin est « d’établir des constatations mĂ©dicales, non de recueillir des attestations ou tĂ©moignages Â» (article 28 du Code de dĂ©ontologie mĂ©dicale).

En aucune façon, le médecin ne doit établir un certificat de complaisance ou s’immiscer/prendre position dans un litige opposant son patient (le salarié) à son employeur.

Les conseils de l’ordre des médecins sont particulièrement vigilants à s’assurer que les médecins se limitent à procéder exclusivement à des constatations médicales.

En d’autres termes, il est de la responsabilité des médecins de faire seulement un diagnostic médical.

En revanche, le médecin ne doit pas établir un lien de causalité avec des faits dont il n’a pas été témoin, mais dont son patient lui aurait fait part. En principe, le médecin ne peut pas avoir été témoin des faits de harcèlement moral sur le lieu de travail dont se prévaut son patient.

Les formulations interdites

Il a par exemple Ă©tĂ© considĂ©rĂ© qu’un certificat mĂ©dical ne pouvait pas contenir les formulations suivantes :

  • « choc psychologique durant son service Â», « est perturbĂ© psychologiquement en raison de pressions et de harcèlement sur son lieu de travail Â» (Cons. Ordre mĂ©decins, 20 fĂ©vrier 2018, n°13187).
  • « harcèlement moral professionnel Â»  (Cons. Ordre mĂ©decins, 31 janvier 2013, n°11337)
  • « harcèlement moral allĂ©guĂ© Â» (Chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des mĂ©decins, 7 septembre 2015, n°12287)
  • « Attribuer les troubles de santĂ©, physiques ou psychiques, constatĂ©s au conflit conjugal, familial ou professionnel dont le patient lui fait part Â» (commentaire de l’art. 76, Conseil National de l’Ordre des MĂ©decins et Cons. Ordre mĂ©decins, 3 dĂ©cembre 2003, n°8677)

Quelle action entreprendre ?

Dès lors qu’il est Ă©tabli qu’un certificat mĂ©dical ne rĂ©pond pas aux exigences lĂ©gales et dĂ©ontologiques, les dĂ©marches suivantes peuvent ĂŞtre envisagĂ©es :

  1. tenter une démarche amiable en écrivant au médecin pour qu’il corrige spontanément
  2. à défaut de correction du certificat, dépôt de plainte auprès du conseil de l’ordre des médecins
  3. tentative de conciliation devant la chambre disciplinaire du conseil de l’ordre des médecins
  4. à défaut de conciliation, si la plainte est maintenue, audience publique devant la chambre disciplinaire du conseil de l’ordre des médecins
  5. un appel peut être formé à l’encontre de la décision rendue en 1ère instance.